L’affaire Issa Tchiroma Bakary prend un nouveau tournant.
Celui qui, dans une vidéo devenue virale tournée à son domicile de Garoua, clamait avec défiance : «Je suis chez moi, je ne bougerai pas. S’ils ont l’intention de venir me prendre chez moi, je ne bougerai pas, je suis Tchiroma», semble désormais bien loin de ses terres natales.

Un refuge devenu résidence surveillée
D’après des sources concordantes, l’ancien ministre de la Communication et président autoproclamé à la suite de la crise post-électorale aurait trouvé refuge à Yola, dans l’État de l’Adamawa, au Nigeria.
Mais son exil n’aurait rien d’un long fleuve tranquille. Les services de renseignement nigérians (National Intelligence Agency – NIA) l’auraient placé sous surveillance stricte, limitant toute apparition publique et restreignant ses déplacements, le temps de clarifier sa situation diplomatique entre Abuja et Yaoundé.
Un message énigmatique avant le silence
Le 31 octobre dernier, Issa Tchiroma publiait un court message sur les réseaux sociaux, remerciant une «armée loyaliste» qui, selon ses mots, aurait démontré son patriotisme en le conduisant vers «un lieu sûr» brouillant les pistes d’un emplacement précis. Le silence du politicien, lors de la prestation de serment du Président Paul BIYA, intrigue autant qu’il alimente les spéculations.
Pressions, exil forcé ou stratégie ?
Selon plusieurs observateurs, cette situation découlerait de pressions diplomatiques grandissantes sur les autorités nigérianes, sommées de clarifier la présence du leader sur leur territoire. D’autres analyses évoquent plutôt un éloignement forcé, orchestré pour manipuler ses adeptes à distance tout en préservant sa sécurité.
Entre fuite stratégique et mise à l’écart imposée, le mystère reste entier.
Une chose est sûre : la chute de celui qui se voulait inébranlable suscite autant d’interrogations que de débats sur l’avenir du paysage politique camerounais.









